Echopolitique

Ne pas faire de politique, c'est faire la politique de ceux qui nous imposent la leur.

« Si l’Olympique Lyonnais jouait un peu moins bien, les choses seraient plus faciles pour le Bayern Munich »

Posted by lolik11 sur 16 mars, 2010

Il faut tout faire pour conserver Riberi (l'euro)

Il faut tout faire pour conserver Riberi (l'euro)

C’est en ces termes footballistiques qu’a répondu le ministre allemand des Finances W.Schäuble à son homologue français, qui a jeté lundi, dans le Financial Times, un petit pavé dans la mare : « Je ne suis pas sûre que le modèle allemand soit viable à long terme et pour l’ensemble du groupe.  Clairement, l’Allemagne a fait de l’extrêmement bon travail ces dix dernières années, améliorant sa compétitivité, mettant une très forte pression sur ses coûts du travail »

L’argument de dumping social avec le coût du travail est nul et Chr.Lagarde n’a pas peur du ridicule, venant d’un pays qui n’a pas le courage de prendre les mesures qu’il faut prendre.  En somme, elle adresse trois reproches à notre voisin : L’Allemagne exporte trop, ne consomme pas assez et arrive à contenir les coûts du travail ! L’Allemagne, c’est notre Chine européenne ! Sauf que là, il n’y a pas de concurrence déloyale avec une monnaie sous-évaluée, puisque pas de chance, nous avons la même monnaie.

Sur 15 ans la hausse des salaires a été de 15% en Allemagne et de 35% en France : nous sommes les seuls à croire à la relance par consommation qui ne fait que reporter la crise sans jamais la résoudre. L’Allemagne, elle, a misé sur les investissements ; sur la même période, la productivité s’y est accrue de 1,5% l’an contre 1% en France et c’est bien la productivité qui est en cause bien plus que le différentiel de coût du travail. Résultat, la part de marché de la France dans les exportations intra-européennes a chuté de 5 points ces dix dernières années, tandis que l’Allemagne réussit à dégager un excédent commercial de 200 milliards chaque année.

Ceci étant dit, c’est vrai que le modèle mercantiliste allemand n’est pas viable à long terme dans une zone à monnaie unique puisque les excédents de balance commerciale des uns sont des déficits des autres. Mais Chr.Lagarde se trompe de combat ; d’abord parce que celui qu’elle engage n’a aucune chance d’aboutir. Le porte-parole d’A.Merkel a beau jeu de répondre « Nous ne sommes pas un pays qui décrète les salaires ou la consommation » puisque qu’en effet, l’Allemagne ne disposant pas de salaire minimum généralisé, le gouvernement peut difficilement agir sur ce levier. Ensuite parce que l’Allemagne bénéficie de l’euro qui dope ses exportations et qu’on n’imagine pas un pays interrompe ses exportations au motif de faire plaisir à ses voisins. Car c’est bien l’euro qui est en cause dans cette affaire tout comme dans les problèmes de la Grèce.

En effet, la politique monétaire de la zone euro est une politique moyenne ; elle pose donc des problèmes aux extrêmes. Un euro trop fort pour les pays qui manquent de productivité (Espagne, Grèce, Portugal, Irlande et bientôt Italie et France) qui pénalise leurs exportations et un euro trop faible pour l’Allemagne ou la Hollande, au regard  de leur productivité, qui sans l’ajustement nécessaire des changes, leur permet d’accumuler des excédents commerciaux au détriment de leurs partenaires. Bon, vous l’avez compris, pour cette raison et bien d’autres je ne suis pas très europhile. La solution ? Je me risque à donner la mienne : que l’Allemagne sorte de l’euro pour commencer. Ce ne sera pas suffisant : certes, mais ce serait peut-être la moins mauvaise de toutes les solutions.

2 Réponses to “« Si l’Olympique Lyonnais jouait un peu moins bien, les choses seraient plus faciles pour le Bayern Munich »”

  1. Malakine said

    En effet, on arrive à la même conclusion ! mais tu as oublié de dire que la situation actuelle profite à l’Allemagne et qu’elle n’a aucun intérêt à sortir de l’Euro.

  2. echopolitique said

    Nous n’avions jamais dit le contraire. D’ailleurs mon article sur l’Allemagne paiera montre bien que l’Allemagne est la grande gagnante de l’Euro au détriment de la France et de l’Italie.

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