
Voici la meilleure opération financière de la crise pour les banquiers de Wall Street...
Il y a un an Lehman Brothers chutait. La faillite de la banque d’affaires centenaire de Wall Street donnait le signal qui allait mettait le système bancaire et financier au bord de l’implosion et plonger l’économie dans la crise la plus dure depuis 1929. Petit à petit, le monde d’en bas a découvert les pratiques opaques d’une partie des élites qui dirigent et décident où la mystification est appelée innovation (titrisation et mélange des titres, produits évalués par les agences de notation payées par les émetteurs de titres), où la responsabilité n’est valable que pour l’emprunteur ne remboursant pas son crédit, où la connivence avec le pouvoir n’a rien à envier aux plus beaux régimes socialistes…sans même parler des révélations sur les gouvernements qui ont soutenu et encouragé ce monde tant que cela allait dans leurs intérêts.
A la suite de cette faillite, beaucoup, et parmi les premiers à avoir péché, nous annonçaient la fin du monde ancien, la fin de la parenthèse néolibérale ouverte par l’élection de M. Thatcher en 1979 et de R. Reagan en 1980, clamant qui une moralisation du capitalisme financier et une plus grande supervision (pour ceux que nous appelleront la droite), qui un retour de l’interventionnisme, de la régulation et des théories keynésiennes (pour la gauche). On nous annonçait à renfort de promesses (et en période d’élections présidentielles, le démocrate Obama nous en a promis des choses) qu’on allait changer tout ça, qu’on mettrait fin aux agissements des « greedies » de Wall Street, qu’on ferait en sorte qu’on revienne aux fondamentaux du métier de banquiers, c’est-à-dire transformer des avoirs court-terme (les dépôts des épargnants) et en financements long-terme (les prêts) et non emprunter et bénéficier d’effets de levier pour spéculer avec l’argent de la veuve de Carpentras.
Cela fait un an, c’est-à-dire une éternité et il est temps tirer un premier bilan de cette crise et de ce qui a changé ou aurait dû changer. Et le premier constat : au cœur des salles de marché et dans le monde de la finance rien n’a changé et sur certains points c’est même pire. Derrière les beaux discours des patrons de banque qui promettent de prêter aux entreprises et aux ménages, les mêmes comportements se répètent et les mêmes logiques sont toujours en cours. La situation a même empiré sur certains points car le comportement des pouvoirs publics a permis aux banquiers de vérifier qu’ils étaient au-dessus du business normal et avaient des droits magiques, ceux de ne pas pouvoir faire faillite et de pouvoir faire éponger leurs pertes par le contribuable (à condition qu’elles soient énormes). Lire le reste de cette entrée »