Le Parti Socialiste, tu l’aimes ou tu le quittes !
Posted by echopolitique sur 16 juillet, 2009
Ce slogan ne vous rappelle rien ? Bien entendu que oui et pourtant, non…vous vous bouchez déjà le nez si vous êtes bien-pensant…Et pourtant, c’est exactement ce que le PS est en train de dire à un de ses membres. Martine Aubry a écrit à Manuel Valls (qui lui a d’ailleurs déjà répondu tout aussi sèchement, ce qui promet des moments intéressants dans le futur) pour lui demander clairement de rentrer dans le rang et donc de se taire ou de partir. Mais au-delà de l’aspect tactique et artificiel de cette mise en garde, il est très intéressant d’analyser le discours des responsables socialistes sur un sujet qui est celui du vivre-ensemble, du sentiment d’appartenance et plus généralement du respect du à l’organisation à laquelle on appartient. Et pour cela, j’ai pris le recopiage de la dépêche AFP l’article paru dans Libération et remplacé quelques mots par d’autres ; cela éclaire le décalage entre le discours que le PS tient en interne mais qu’il n’est pas capable d’imaginer tenir pour la France…Extrait.
«Tu donnes l’impression d’attendre, voire d’espérer la fin du Parti socialiste de la France. […] S’il s’agit pour toi de tirer la sonnette d’alarme par rapport à un parti pays auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics, et apporter, en notre sein, tes idées et ton engagement. Mais si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences, et quitter le PS la France, a averti Aubry. […] On n’appartient pas à un parti pays pour s’en servir, mais pour le servir.»
«Il n’y a pas un jour, mon cher Manuel, où tu n’expliques aux médias que notre un parti pays est en crise profonde, qu’il va disparaître et qu’il ne mérite pas de se redresser. Paradoxalement, tu t’appuies sur nos règles collectives lois pour appeler à l’insurrection militante»
Un beau discours que Sarkozy n’aurait pas renié dans son discours sur « Identité Nationale » de la campagne présidentielle…Mais cela ne s’arrête pas à la lettre d’Aubry à Valls. Si on écoute les réactions des dirigeants socialistes, c’est encore plus frappant…
L’ex-Premier ministre Laurent Fabius s’est, de son côté, félicité de cette mise au point: «C’est pas mal qu’on rappelle les uns et les autres au besoin d’unité. Il faut quand même qu’il y ait un pilote dans l’avion, a-t-il jugé sur RMC Info/BFM TV. Au Parti socialiste En France, il y a toujours eu une grande liberté. Mais il y a des limites à ne pas franchir.»
Quant à Harlem Désir, il a affirmé que «Martine Aubry Le président a dit tout haut ce que pensent de nombreux militants français». L’eurodéputé, chargé de la coordination au PS, en appelant lui aussi, dans une déclaration à l’AFP, au «besoin d’un rappel aux règles collectives lois dans un parti pays où certains donnent l’impression de vouloir jouer en permanence contre leur propre camp».
«Enfin!», s’est, quant à lui, exclamé Claude Bartolone, sur France Inter. «Il était important que Martine Aubry le président, après avoir remis le parti pays au travail, après avoir rassemblé à nouveau les socialistes français, y compris les amis de Ségolène Royal une partie de l’opposition, dans la direction, dise: « le parti pays, ce n’est pas une auberge espagnole »».
Ce petit exercice, au-delà du regard décalé porté sur cette affaire médiatico-burlesque (sérieusement, je ne pense pas que les militants socialistes aient quelque chose à faire des guéguerres de personnes mais bon, je ne suis pas militant socialiste…), montre une chose et une seule : le PS ne réfléchit plus au bon niveau. Depuis trop d’années, le niveau de pensée des socialistes est limité au PS, à ses soutiens et au mieux à l’ensemble de la gauche…
Et c’est peut-être ce qui explique pourquoi les socialistes ne gagnent plus d’élections nationales mais seulement des élections locales. Les socialistes ne savent plus parler aux français comme un ensemble, comme un tout, comme une Nation…Ils savent très bien parler aux parisiens, aux lyonnais, aux aquitains, aux poitevins mais plus à l’ensemble des français. Le PS en tant que parti à destin national est mort et a laissé la place à un syndicat d’élus représentants les baronnies et les féodalités reconstituées. Une nouvelle SFIO, en clair et cela semble en satisfaire un certain nombre.
Le jour où le PS sera capable de tenir ce genre de discours sur sujet national alors le PS retrouvera peut-être un avenir et un destin nationaux. Le jour où le PS aura le même sentiment d’appartenance, manifestera la même volonté de faire respecter la maison commune et usera de la même fermeté vis-à-vis de ceux qui tirent dans le mauvais sens quand il s’agit de la France et du modèle français (dans tous les domaines du modèle d’ailleurs), alors les socialistes seront presque prêts à parler aux Français, à leur tenir un discours de bon sens qui pourra leur apporter de nombreuses voix surtout dans les couches populaires…En attendant, on se contentera de rigoler devant la lepénisation de la nouvelle direction du PS qui dit en substance à l’un des siens, le PS , tu l’aimes ou te le quittes…
This entry was posted on 16 juillet, 2009 à 9:30 and is filed under La petite cuisine du PS. Tagué: Aubry, Bartolone, Desir, Fabius, PS, Valls. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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